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30 septembre 2011 5 30 /09 /septembre /2011 08:26

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La Dépêche du Midi - Publié le 30/09/2011 08:38 | J-P.R.

Castanet-Tolosan. Le repas unique voté

Photo DDM,Micherl Viala.

 

Après une heure et demie de débat, le conseil municipal de Castanet a approuvé le point 5.2 de l'ordre du jour modifiant le règlement intérieur d de la cantine scolaire. Comme prévu, l'opposition a voté contre cette décision intervenue le jour de la rentrée et privant 11 % des enfants scolarisés de repas sans porc ou végétariens.

Avant d'en arriver là, dans une salle sous tension, les deux parties se sont déchirées à grands coups de laïcité. Une notion qu'Arnaud et Lafon et ses amis d'un côté, Cécile Payan et les siens de l'autre, défendent bec et ongles mais qu'ils n'interprètent pas de la même façon.

Le maire, en préambule, tint à rappeler tout ce que son équipe municipale a fait pour les enfants des écoles.

« Des actions sans aucune discrimination », dit-il, après avoir précisé « qu'il n'intervenait pas avec ses croyances mais en tant que citoyen de la République. » Lui succéda, Béatrix de Veyrinas, fustigeant l'opposition mais aussi la presse d'avoir repris ses propos de « décision politique » et de n'avoir pas compris qu'il s'agissait de politique… municipale.

Enfin, Arnaud Lafon a fait donner l'artillerie lourde donnant la parole à son adjoint Franck Krtichmar, puis à sa conseillère Camilla Assadi, tous deux issus de l'immigration.

« Je suis juif ukrainien par ma mère et algérien par mon père. J'ai baigné dans les deux religions mais l'école, c'est tout sauf religieux », lança le premier.

« Vos ancêtres se sont battus pour abolir tous les privilèges, y compris le diktat de l'Église », rappela la seconde. Allez voir en Iran comment ça se passe. »

Ces deux témoignages, émouvants, étaient- ils vraiment le propos ?

Pascal Clerc s'échina à recadrer le débat : « La laïcité peut paraître simple mais son application est complexe. La vraie question, c'est « A Castanet, on fait quoi ? Nous ne demandons rien de plus que le maintien d'un système qui fonctionnait jusque-là. Cette décision a abîmé la confiance. les familles sont dans le doute. Je leur ai demandé de ne pas enlever leurs enfants de la cantine. Pourquoi les exclure alors que l'école doit apprendre à vivre ensemble ? Si les enfants n'y vont plus, alors on peut aller vers le communautarisme. » « Tout le monde a la liberté d'adhérer ou de ne pas adhérer », rétorqua le maire.

« Nous n'avons pas voulu cette confrontation. Nous refusons que cette décision devienne facteur d'exclusion de l'école républicaine ! », lança Cécile Payan, applaudie par son camp. Pascal Clerc demanda, une nouvelle fois, pourquoi le maire avait changé d'avis entre le 30 juin et la rentrée.

Et Yvette Lesoin souligna que Castanet est la seule commune du syndicat intercommunal (SIVURS) a avoir agi de la sorte. Mais Arnaud Lafon décidé de passer au vote. « Nous prenons acte de votre refus de débat », conclut Cécile Payan.

Après ce vote sans surprise, à la cantine de Castanet, l'assiette unique est désormais réglementaire.


Le chiffre : 911

enfants > à la cantine. Arnaud Lafon a fourni le chiffre précis des enfants qui mangent à la cantine de Castanet-Tolosan : 911 sur les 1 025 enfants scolarisés.


Un comité de soutien réduit

Ils étaient une dizaine tout au plus, vêtus de tee-shirts noirs, brandissant leur banderole « Bravo monsieur le maire » devant l'entrée de l'hôtel de ville. Matthieu et ses amis avaient également trouvé un slogan de circonstance inscrit sur les mains caractéristiques de SOS racisme : « Touche pas à mon porc ». Ces jeunes gens ont rejoint tranquillement la salle du conseil. Les partisans des repas différenciés sont arrivés u peu plus tard, en ordre dispersé. Certains avaient emmené leurs enfants dont ils esayaient de tempérer l'exubérance. Dans la salle trop exiguë, on eut ainsi le spectacle de femme voilée écoutant attentivement les débats, debout, à côté d'un des copains de Matthieu. Quelques salariés de l'association Parenthèse, inquiets pour leur avenir, avaient aussi grossi le public. Tout s'est finalement déroulé dans le calme ; Un bon point pour la démocratie.

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