Nous n'avons cessé de pester, durant toute la campagne électorale, contre les articles paraissant dans l'édition sud-est de la La Dépêche. Outre un évident
parti-pris, le sexisme latent des articles me concernant, le journaliste a constamment cherché la polémique, en montant en épingle des évènements annexes (un tag sur le mur du domicile
d'un couple de boulangers) ou en alimentant des querelles entre listes en présence. L'article sur le dernier Conseil Municipal est la goutte qui fait déborder le vase ; les membres de l'ex comité
de campagne s'échangent toute la journée des mails, rigolards, choqués ou excédés mais tous posent la même question : "qu'est-ce qu'on attend pour réagir ?".
... on attendait, bien sûr , courageusement, la fin de la campagne ... comment agir autrement lorsqu'un journal détient le monopole de l"information" ?
Toute au plaisir de ma liberté retrouvée (!), j'adresse le soir même un mail au directeur de la rédaction, sans prendre la précaution de faire relire le texte par l'ensemble du groupe. Si
beaucoup ont apprécié le message, certain n'ont pas aimé le ton, le jugeant trop agressif.
Monsieur le Directeur,
Je tiens à
vous faire part de mon profond étonnement sur les articles rédigés, dans l’édition Sud-est de votre journal, durant la campagne électorale à Castanet.
En effet, je m’attendais à ce que, dans le cadre de cette période particulière de la vie d’une commune, la Dépêche soit tout à fait vigilante quant au
respect des règles de déontologie dans le domaine du journalisme : équité dans l’expression des listes en présence, respect des candidats, vérification des informations données, objectivité,
impartialité et probité intellectuelle.
Or, de nombreuses dérives ont été constatées : parti pris évident du
journaliste, jugements de valeurs, colportages d’informations fausses ou de rumeurs (entre les deux tours, une personne de la liste que je conduisais étaient tenue pour responsable de tags
injurieux), manque de respect des personnes (jusqu’à me qualifier de « meneuse de revue » !).
La Dépêche
s’était engagée à passer avant le premier tour l’article envoyé par la candidate des Verts présente sur la liste « Castanet en Mouvement ». Cet article n’a pas paru. Entre les deux tours, un article a bien été fait mais sur la base d’une interview qui interprète et oriente une conversation
voulue à bâtons rompus. Dans cette même semaine, aucun écho ne parait sur le meeting de la gauche qui a rassemblé près de 400 personnes dans une salle communale.
On peut supposer qu’aucune plainte ne vous parviendra de la part d’Arnaud Lafon qui, de son coté, a du être relativement satisfait du
nombre et du ton des articles sur lui-même, ses réunions (puisque le journaliste, pourtant absent, est capable de rendre compte de l’attention subjuguée de la foule) ou en portrait de ses
colistiers (N. Nuffer, P. Tournon…).
Le style journalistique est affaire de goût, il ne m’appartient pas de juger celui de
votre correspondant. Je peux malgré tout m’interroger sur l’exaltation du rédacteur lorsqu’il rend compte des propos ou actions de M. le Maire de Castanet. C’est souvent risible, parfois assez
inquiétant.
Visiblement, ce journaliste avait du mal à contrôler son émotion quand il a décrit les résultats du vote le 18 mars. Cette victoire
tenant apparemment du miracle, il a fallu y mêler Confucius, le dernier des mohicans, le poker menteur, la franchise du candidat comme art et bannière, les acrobaties de la vie
participative, les pavillons de complaisance …. Cette émotion n’était pas visiblement évacuée lorsqu’il a rendu compte du premier Conseil Municipal sous la forme d’une cérémonie des
césars.
Cette désinvolture, comme le mélange des genres en politique, ne sont pas digne de l’éthique de votre
quotidien : la demi-page consacrée à la sœur de M. Lafon avait elle vraiment lieu d’être ? Nous attendons maintenant impatiemment le prochain article sur le chat ou le poisson rouge de
celui-ci. Nul doute que la démocratie en sortira renforcée.
En espérant que vous aurez à cœur d’assainir cette situation, je
vous prie d''agréer, Monsieur, l’expression de mes sincères salutations.
Cécile Payan - Tête de liste « Castanet en Mouvement » - Conseillère Municipale
Deux jours plus tard, une réponse, ou plutôt une belle leçon de diplomatie, me parvient : le directeur de la rédaction me rappelle que l'ensemble des candidats ont bénéficié de l'annonce de leurs
réunions publiques dans les colonnes de la Dépêche et que tous ont également fait l'objet de plusieurs articles avec photo. Le fond de mon propos, c'est à dire le caractère partial de ces
derniers, n'est pas commenté.
En conclusion de son message, M. Giesbert m'assure que nous pourrons "bien sûr
compter sur La Dépêche du Midi pour évoquer à l'avenir [notre] action au sein du conseil municipal ainsi que sur tous les dossiers importants de Castanet."
Malgré tout, je doute qu'à l'avenir, les Castanéens liront fréquemment des articles sur le groupe municipal d'opposition ... à moins que nous mettions à les taguer sur les murs ... ou que nous ne
fassions vivre ce blog ...